Robert Joubin : Différence entre versions
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Robert Joubin est né le 4 février 1924. Après des études interrompues par la guerre il expérimente des petits boulots qui ne le passionnent pas; c'est que, déjà très jeune, il avait envie de faire de la chanson son métier. | Robert Joubin est né le 4 février 1924. Après des études interrompues par la guerre il expérimente des petits boulots qui ne le passionnent pas; c'est que, déjà très jeune, il avait envie de faire de la chanson son métier. | ||
À la demande insistante de son père, il exerce la profession d'agent d'assurance. Mais déjà était née la troupe des comédiens chantants qu'il animait avec quelques comparses; la concrétisation de cette passion pour la chanson voyait le jour. | À la demande insistante de son père, il exerce la profession d'agent d'assurance. Mais déjà était née la troupe des comédiens chantants qu'il animait avec quelques comparses; la concrétisation de cette passion pour la chanson voyait le jour. | ||
− | De son mariage avec Simone en 1951 naîtront sept enfants. Durant l'année 1969 il se sépare de tous ses biens pour créer une auberge-cabaret afin d'aller au bout de ses rêves, malgré | + | De son mariage avec Simone en 1951 naîtront sept enfants. Durant l'année 1969 il se sépare de tous ses biens pour créer une auberge-cabaret afin d'aller au bout de ses rêves, malgré l'ampleur de l'enjeu. Le couple décide de faire le grand saut en achetant et restaurant un vieux manoir à Guilers, jadis relais de poste sur le chemin des diligences Recouvrance-St Renan. Le domaine est alors baptisé l'auberge '''Ar Stivel''' (''l'auberge qui chante''). La convivialité y est de mise : " Robert nous accueillait toujours les bras grands ouverts avec un sourire chaleureux comme si nous étions tous ses amis, ce que nous devenions d'ailleurs très rapidement ", se rappellent plusieurs de ses anciens clients. La cheminée était la pièce maîtresse, de grandes dalles d'ardoises au sol et sur les tables des chandeliers donnaient à ce lieu authentique chaleur et intimité. |
De nombreux artistes ont entamé leur carrière dans ce paradis musical ouvert à tous : {{w|Kristen Noguès}}, {{w|Hubert Félix Thiéfaine}}, {{w|Alan Stivel}}, {{w|Gilles Servat}}... ou encore l'humoriste {{w|Job Larigou}}. {{w|Yvon Etienne}} a accompagné Robert Joubin dans cette entreprise de promotion des artistes. | De nombreux artistes ont entamé leur carrière dans ce paradis musical ouvert à tous : {{w|Kristen Noguès}}, {{w|Hubert Félix Thiéfaine}}, {{w|Alan Stivel}}, {{w|Gilles Servat}}... ou encore l'humoriste {{w|Job Larigou}}. {{w|Yvon Etienne}} a accompagné Robert Joubin dans cette entreprise de promotion des artistes. | ||
"Malheureusement la comptabilité était totalement étrangère à notre père, et il voulait tant que les gens soient heureux qu'il offrait à boire et à manger inconsidérément. '''Le Stivel''' a donc été un feu de paille, paille sur laquelle sa famille a vécu par la suite ", confie l'un de ses enfants. | "Malheureusement la comptabilité était totalement étrangère à notre père, et il voulait tant que les gens soient heureux qu'il offrait à boire et à manger inconsidérément. '''Le Stivel''' a donc été un feu de paille, paille sur laquelle sa famille a vécu par la suite ", confie l'un de ses enfants. | ||
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=== Période musicale === | === Période musicale === | ||
− | Après cette assez brève expérience, Robert commence une vie de saltimbanque en chantant à travers la France et parfois | + | Après cette assez brève expérience, Robert commence une vie de saltimbanque en chantant à travers la France et parfois par-delà les frontières. Il enregistre un disque de textes dont il est l'auteur, ''En suivant le tram...'' (éditions Gelarmor) |
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+ | [[Image:Joubin-Noguès.jpg|thumb|Robert Joubin avec Kristen Noguès (photo : Alain Bocher)|150px|centré]][[Fichier:Robert Joubin & Philippe Vanden.png|vignette|Robert Joubin & Philippe Vanden à la guitare|centré]] | ||
− | Dans les années 1980, Robert Joubin est accompagné par Pierre Lassale au synthétiseur et Serge Givaja, à la guitare et à l'accordéon. Pendant quelques mois, jusqu'en juillet 1981, | + | Après avoir longtemps chanté en duo avec le guitariste Philippe VANDEN, tous deux décident, à l'automne 1978, de se renforcer musicalement; de leur rencontre avec Didier VAUDENE (contrebasse) et Jean-Michel DEUDON (accordéon, guitare et violon) naîtra le groupe '''YVERDALGUE'''. Leur répertoire : les chansons de la mer. Un disque concrétise cette union en 1979: ''Chansons et textes du vieux Brest et chansons de la mer par Yverdalgue'' aux éditions Pluriel. |
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+ | Dans les années 1980, Robert Joubin est accompagné par Pierre Lassale au synthétiseur et Serge Givaja, à la guitare et à l'accordéon. Pendant quelques mois, jusqu'en juillet 1981, le groupe participe à de nombreux événements musicaux: festival médiéval de {{w|Chinon}}, {{w|Angers}}, concert aux Boucaniers (une crêperie située au centre ville du [[Le Conquet|Conquet]])... et à Brest bien sûr. | ||
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1/ Au festival de Chinon, l'organisation voyait d'un très mauvais œil la présence d'un synthétiseur (musique médiévale oblige). Pierre Lassale ne pouvait donc pas jouer, ce qui lui a peut-être permis d'écouter Cora Vaucaire qui avait été invitée lors de ce festival. | 1/ Au festival de Chinon, l'organisation voyait d'un très mauvais œil la présence d'un synthétiseur (musique médiévale oblige). Pierre Lassale ne pouvait donc pas jouer, ce qui lui a peut-être permis d'écouter Cora Vaucaire qui avait été invitée lors de ce festival. | ||
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2/ Robert Joubin était chanteur et poète avant tout et ne faisait pas de politique; cependant en 1981, un mois ou deux avant le fameux 10 mai, jour de l'élection de François Mitterrand, l'effervescence était à son comble et Robert mena ses musiciens à Morlaix à la fête du Parti Communiste, fête au plein sens du terme car le changement tant espéré était proche. Mais deux jours plus tard, l'ambiance fut tout autre: le groupe joua au restaurant ''Le Vauban'' à Brest devant un parterre de patrons de la région très moroses, qui craignaient l'arrivée de l'union de la gauche. À la sono se tenait pourtant un représentant de la CGT, surpris de voir son patron face à lui. La situation était d'autant plus cocasse que l'atmosphère contrastait totalement avec celle de Morlaix. | 2/ Robert Joubin était chanteur et poète avant tout et ne faisait pas de politique; cependant en 1981, un mois ou deux avant le fameux 10 mai, jour de l'élection de François Mitterrand, l'effervescence était à son comble et Robert mena ses musiciens à Morlaix à la fête du Parti Communiste, fête au plein sens du terme car le changement tant espéré était proche. Mais deux jours plus tard, l'ambiance fut tout autre: le groupe joua au restaurant ''Le Vauban'' à Brest devant un parterre de patrons de la région très moroses, qui craignaient l'arrivée de l'union de la gauche. À la sono se tenait pourtant un représentant de la CGT, surpris de voir son patron face à lui. La situation était d'autant plus cocasse que l'atmosphère contrastait totalement avec celle de Morlaix. | ||
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Ainsi ''Le petit train patate'' nous transporte du port de Brest aux villes du bord de mer. Voici un extrait: | Ainsi ''Le petit train patate'' nous transporte du port de Brest aux villes du bord de mer. Voici un extrait: | ||
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− | Lorsque je te revis, toi Brest de mon enfance, | + | |-Lorsque je te revis, toi Brest de mon enfance, |
Sous des étés brûlants comme on n'en verra plus, | Sous des étés brûlants comme on n'en verra plus, | ||
Je pense à tes glacis, à tes douves immenses | Je pense à tes glacis, à tes douves immenses | ||
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S'en allaient à la mer y chercher la santé... | S'en allaient à la mer y chercher la santé... | ||
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D'autre musiciens ont accompagné Robert Joubin jusqu'en 1982. | D'autre musiciens ont accompagné Robert Joubin jusqu'en 1982. | ||
Version du 20 juillet 2023 à 23:39
Robert Joubin (1924-1982) est une chanteur et poète brestois.
Sommaire
Biographie
Robert Joubin est né le 4 février 1924. Après des études interrompues par la guerre il expérimente des petits boulots qui ne le passionnent pas; c'est que, déjà très jeune, il avait envie de faire de la chanson son métier.
À la demande insistante de son père, il exerce la profession d'agent d'assurance. Mais déjà était née la troupe des comédiens chantants qu'il animait avec quelques comparses; la concrétisation de cette passion pour la chanson voyait le jour.
De son mariage avec Simone en 1951 naîtront sept enfants. Durant l'année 1969 il se sépare de tous ses biens pour créer une auberge-cabaret afin d'aller au bout de ses rêves, malgré l'ampleur de l'enjeu. Le couple décide de faire le grand saut en achetant et restaurant un vieux manoir à Guilers, jadis relais de poste sur le chemin des diligences Recouvrance-St Renan. Le domaine est alors baptisé l'auberge Ar Stivel (l'auberge qui chante). La convivialité y est de mise : " Robert nous accueillait toujours les bras grands ouverts avec un sourire chaleureux comme si nous étions tous ses amis, ce que nous devenions d'ailleurs très rapidement ", se rappellent plusieurs de ses anciens clients. La cheminée était la pièce maîtresse, de grandes dalles d'ardoises au sol et sur les tables des chandeliers donnaient à ce lieu authentique chaleur et intimité.
De nombreux artistes ont entamé leur carrière dans ce paradis musical ouvert à tous : Kristen Noguès , Hubert Félix Thiéfaine , Alan Stivel , Gilles Servat ... ou encore l'humoriste Job Larigou . Yvon Etienne a accompagné Robert Joubin dans cette entreprise de promotion des artistes.
"Malheureusement la comptabilité était totalement étrangère à notre père, et il voulait tant que les gens soient heureux qu'il offrait à boire et à manger inconsidérément. Le Stivel a donc été un feu de paille, paille sur laquelle sa famille a vécu par la suite ", confie l'un de ses enfants.
Période musicale
Après cette assez brève expérience, Robert commence une vie de saltimbanque en chantant à travers la France et parfois par-delà les frontières. Il enregistre un disque de textes dont il est l'auteur, En suivant le tram... (éditions Gelarmor)
Après avoir longtemps chanté en duo avec le guitariste Philippe VANDEN, tous deux décident, à l'automne 1978, de se renforcer musicalement; de leur rencontre avec Didier VAUDENE (contrebasse) et Jean-Michel DEUDON (accordéon, guitare et violon) naîtra le groupe YVERDALGUE. Leur répertoire : les chansons de la mer. Un disque concrétise cette union en 1979: Chansons et textes du vieux Brest et chansons de la mer par Yverdalgue aux éditions Pluriel.
Dans les années 1980, Robert Joubin est accompagné par Pierre Lassale au synthétiseur et Serge Givaja, à la guitare et à l'accordéon. Pendant quelques mois, jusqu'en juillet 1981, le groupe participe à de nombreux événements musicaux: festival médiéval de Chinon , Angers , concert aux Boucaniers (une crêperie située au centre ville du Conquet)... et à Brest bien sûr.
Deux anecdotes :
1/ Au festival de Chinon, l'organisation voyait d'un très mauvais œil la présence d'un synthétiseur (musique médiévale oblige). Pierre Lassale ne pouvait donc pas jouer, ce qui lui a peut-être permis d'écouter Cora Vaucaire qui avait été invitée lors de ce festival.
2/ Robert Joubin était chanteur et poète avant tout et ne faisait pas de politique; cependant en 1981, un mois ou deux avant le fameux 10 mai, jour de l'élection de François Mitterrand, l'effervescence était à son comble et Robert mena ses musiciens à Morlaix à la fête du Parti Communiste, fête au plein sens du terme car le changement tant espéré était proche. Mais deux jours plus tard, l'ambiance fut tout autre: le groupe joua au restaurant Le Vauban à Brest devant un parterre de patrons de la région très moroses, qui craignaient l'arrivée de l'union de la gauche. À la sono se tenait pourtant un représentant de la CGT, surpris de voir son patron face à lui. La situation était d'autant plus cocasse que l'atmosphère contrastait totalement avec celle de Morlaix.
L'auteur
Amoureux de sa ville, Robert publie en 1968 aux éditions Gelarmor En suivant le tram, un recueil de poèmes qui nous entraîne dans le Brest de sa jeunesse, celui d'avant la guerre; une ville joyeuse, vivante et animée, jeune, fleurie et parfumée.
Ainsi Le petit train patate nous transporte du port de Brest aux villes du bord de mer. Voici un extrait:
Texte de la cellule |
D'autre musiciens ont accompagné Robert Joubin jusqu'en 1982.
Après une vie riche et bien remplie Robert Joubin s'en est allé le 10 juillet 1982 en laissant une trace imprégnée de sourires, de joie, de sensibilité.
Discographie
- En suivant le tram... (textes lus) Éditions Gelarmor
- Chansons et textes du vieux Brest et chansons de la mer par le Groupe Yverdalgue Éditions Pluriel (1979)
Bibliographie
"En suivant le tram..." Illustrations de Pierre Péron Éditions BP La Forest-Landerneau (1968)