Sept photos du Port de Commerce de Brest
Cet établissement tenu par Jean et Marie Le Ven fut détruit pendant la guerre. Mme Le Ven devenue veuve, réouvrit son bar après la guerre au bas de la rue Poullic Al Lor. Après la reconstruction la réouverture du bar hôtel se fait sous l'enseigne de "l'Ile d'Ouessant" qui vient seulement de disparaître.
Cette boucherie tenue par Jos et Anna Pérennès réouvrit après la guerre après transformations car le 14 quai de la douane (devenu plus tard 8) était un des rares immeubles encore debouts, surtout dans la partie Ouest.
Ce quai (2ème Ouest) était démoli et l'amas de pierres descendait en pente douce vers
la mer, permettant aux enfants d'y jouer. On apperçoit deux vieux vapeurs (peut-ëtre
"Vapeurs Brestois" compagnie traversant la Rade devenue "Vedettes Armoricaines")
Cette photo prise sur l'actuel quai de la criée permet de voir ce qui est devenu le
"Grand Large"
Le premier commerce est le bar-hôtel de la Presqu'Ile tenu avant et après la guerre par
Mr et Mme Bernard, au n° 14 dans le même immeuble que la boucherie mais à droite
de l'entrée. A côté dans le petit immeuble était le café-tabacs tenu par Mme Piat
puis par ses filles. Ce bar était fréquenté par de nombreuses personnes descendues
de la ville tels les "représentants en voitures". Une vieille expression brestoise très
usitée disait: "chez Piat au port de commerce" répondue souvent à celui qui posait
la question "Où-ça?". Celui-ci fut revendu vers les années 60 à un exploitant qui
l'agrandit dans le petit immeuble situé dans l'angle, construit après guerre, puis en rache-
tant le bar de la Presqu'Ile dont il prit l'enseigne. Plusieurs propriétaires successifs l'ont
ensuite modifié pour en faire ce que l'on connaît aujourd'hui
Après la rue de Porstrein on voit ce que l'on appelait un "terrain vague" comme il en
existait plusieurs sur le port. Celui était connu sous le nom de "Jardin à Bellion" sans
doûte appartenant à cette famille et recouvert d'herbes folles. Au milieu existait une très
grosse pierre lisse sur laquelle il était courant de voir des femmes laver leur linge, celui
ci étant mis à sécher sans risques sur des fils installés dans ce but. Au coin de la rue
se trouvait un pompe à eau qui facilitait la tâche et qui exista longtemps. C'était un
magnifique terrain de jeux pour les nombreux enfants du quartier Ouest dit "quartier
propre" en opposition à l'est dit "quartier noir". Cela provient du traffic des marchandises,
l'est étant surtout utilisé à l'entrepôt et à la transformation du charbon, l'ouest au vin et
aux agrumes. Des cabanes étaient souvent édifiées, et une sorte de souterrain existait
au milieu. Un tel endroit attirait les enfants de "l'autre bout" et parfois même "d'en ville"
et des conflits éclataient de temps en temps. Pour se rafraîchir le lieu de baignade était
au pied de la station de pilotage, atteint par une échelle.
Sur ce terrain furt construit le hangar devenu "le Fourneau"
On peut distinguer au fond un Blockhauss situé à l'emplacement de l'actuel " Roi de
Bretagne". Tout en longueur et perpendiculaire au quai, il servait de stockage d'huiles.
Photo prise en face du "Batiment A" lieu d'entrepôt de diverses marchandises
(pommes de terre)
Au fond on peut voir à l'angle l'immeuble où se trouvait le bar "le Cargo" (devenu O Také)
et les "courtiers maritimes. Avant on distingue "chez Fournier" l'épicerie tenue par la
célèbre Bigoudène. Les immeubles plus près "Mouettes", Patrouilleurs"…….ne sont pas
encore reconstruits.
Jos et Anna avaient vécu une partie de la guerre dans leur commerce se réfugiant dans
les abris lors des bombardements. L'immeuble ne fut pas détruit mais fut bien secoué.
Il fut réhabité à la libération et les commerces réouvrirent après remise en état.
Il abritait 3 familles au deuxième étage (Tante Rose, figure du port, comnnue pour son
extrême gentillesse y vivait encore à la fin des années 80), le premier recevant les familles
du bar et de la boucherie ainsi que les chambres de l'Hôtel.
Au fond de la cour fut construit après la guerre un petit appartement en étage
Le 28 juillet 1947 la maison fut encore bien ébranlée lors de l'explosion du Liberty-Ship.
Plusierurs cloisons s'écroulèrent sans faire de victimes.
L'immeuble construit sur des remblais avait "les pieds dans l'eau " et les murs en étaient
imbibés jusqu'à l'étage. Il suffisait de soulever le couvercle de la fosse située dans la cour
pour voir les mouvements de la marée.
La boucherie fournit les bateaux de passage du genre caboteurs et petits pétroliers
jusqu'au remplacement de ceux-ci par de grosses unités. On y trouvait un dépôt de
charcuterie.
Après avoir connu la grande animation des années suivant la guerre, la boucherie assista
au dépeuplement du port.
Jos et Anna Pérennès prirent leur retraite à 66 et 65 ans en 1974 et quittèrent le port en
1975. Le fonds de commerce fut d'abord transformé en bureaux puis devint le restaurant
"l'abri des flots", les transformations permettant de refaire apparaître des murs de pierre
avec voûtes oubliés jusque là puisque recouverts de bois pour tenter de faire disparaître l'humidité et le sel.
Témoignage de Claude Pérennès